Né le 5 mars 1862 à Breslau, aujourd'hui Wroclaw en Pologne. A 18 ans il vient à Berlin poursuivre ses études de médecine qu'il terminera à Halle ; à cette époque, il était déjà devenu un joueur d'échecs de talent. Il avait appris les échecs à l'âge de 15 ans et avait gravi les échelons jusqu'à devenir maître de la fédération Allemande en 1883.
On ne cite pas les nombreux tournois qu'il gagna, ni les joueurs de premier plan qu'il rencontra comme son match contre le meilleur Russe Tchigorine, contre lequel il fait match nul en 1893. A cette époque, il est sans doute le numéro un mondial, mais le match qui aurait du l'opposer à Steinitz ne se fait pas. Il refuse dédaigneusement de rencontrer le jeune Emanuel Lasker, conseillant à ce dernier de faire ses preuves avant d'espérer se mesurer à lui ! Résultat, Lasker se rend en Amérique et bat Steinitz, devenant ainsi le deuxième champion du monde officiel. Et quand Tarrasch le rencontre en 1903, son heure est passée, il est proprement écrasé !
On a reproché injustement à Tarrasch d'être dogmatique, alors qu'il fut l'un des premiers à reconnaître toute la valeur et tout le talent des hypermodernes ; on a voulu voir en lui l'un des tenants de l'école classique, alors que son jeu était moderne et qu'il fut le premier à admettre que le pion de la Dame isolé n'est pas un pion isolé comme les autres. Finalement il était très proche de ce que sera Robert Fischer : ne jamais se laisser enfermer "le jeu resserré porte en lui le germe de la défaite" aimait il à déclarer, il privilégiait le dynamisme sur la peur des faiblesses structurelles. Il est mort à Munich le 17 février 1934, et l'histoire lui a rendu justice. Son influence sur les échecs allemands et mondiaux à la fin du XIXème siècle et au début du XXème fut considérable et lui a valu le surnom de Praeceptor Germaniae.
